• > MÉMOIRES / LIVRET I - CHAPITRE III

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    Le 24 juin 1853, je pars pour Niort… Ici c’est le commencement du « tour de France »

    jour heureux pour moi…

     

     

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    Représentation schématique du cheminement emprunté par Jean Baptiste

     

    Séjour à Niort – Départ pour la Vendée

    Retour chez mon père – Embauchage à Surgères

     

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    En cliquant sur les documents, vous obtiendrez une image agrandie

      Je suis arrivé à Niort pour commencer mon service. Le patron me mit de suite à l’ouvrage, il me mit une bêche à la main, moi qui n’avais pas l’habitude de marcher de cette manière, je trouvais cela bien dur mais ce n’était pas tout, la saison d’arroser arriva. Il fallut prendre les arrosoirs, nous étions deux garçons, l’autre était plus fort que moi, il fallait cependant faire comme lui. Nous commencions le matin à arroser, le soir nous finissions. Nous fîmes ce commerce tout le temps que j’y fus. 

    Mon père vient m’apporter mes effets, il me demande si je m’accoutumais. Je lui dis que oui, j’étais très bien accoutumé, mais je ne lui disais pas que les bras me faisaient tellement mal que je ne pouvais dormir la nuit. Le dimanche j’allais me promener avec l’autre, je trouve tout beau. Mais le lundi, c’était pour moi un supplice, je me disais si ça doit durer comme cela je renonce à l’état de jardinier. 

    La moisson arrive, Monsieur Suir qui était mon patron m’envoya avec les autres pour moissonner, mais je ne pouvais suivre les autres de près. Il y avait dans le blé des chardons, j’en avais les mains pleines, je me crus dans ce moment au bagne mais je me disais que je n’avais que trois mois à souffrir, il faut prendre sa position heureuse. 

    Il y avait avec nous un vieux journalier qui avait le soin de manger tout. Il vient un dimanche après avoir reçu sa semaine. Monsieur Suir me dit qu’il faisait bon de le suivre pour faire une ripaille, il nous donne à l’autre et à moi l’argent de l’hôtel. « Allez dit-il, boire un coup ensemble !... ». Nous voilà partis tous les trois, nous rentrons dans un restaurant, nous bûmes jusqu’à plus soif… Mon camarade s’en fut, il me laissa seul avec le « gouapeur ». Nous fûmes dans un autre café, en chemin faisant nous passons auprès de chez lui ; il voulut rentrer pour déposer des outils qui le gênaient, je fus avec lui, sa femme commence la « bacchanale », je croyais les voir se frapper, mais non elle voulait seulement sa bourse mais lui ne voulut pas la lui donner. Nous sortons comme un éclair et nous continuons notre ripaille, nous jouons aux cartes, il perdait, il ne voyait plus les cartes, moi j’avais le soin de lui verser à pleins verres. 

    Enfin le café se ferme, il nous fallut partir après avoir fait une dépense de douze francs. Moi, j’en étais pour deux francs et lui du reste. Nous sortons du café, je le prends par-dessous le bras mais il tombe malgré moi. Une de ses connaissances qui se trouve là me donne un coup de main pour le rendre chez lui ; arrivé dans la rue il chante, moi j’avais peur que la police ne nous prit, je lui défendais de rien dire mais il continue. Nous arrivons enfin chez lui, je le dépose à sa porte et puis je pars. 

    J’arrive chez mon patron, le portail était fermé, il me fallut passer par-dessus. Le lendemain le patron me demande comment s’était passé le dimanche « Très bien, à merveille, j’en ai encore la tête chaude… ». 

    Mes trois mois s’écoulent parmi toutes ces chimères, je commençais à m’habituer à l’ouvrage pénible. Pendant ces trois mois, je n’avais pas été voir mes parents quoi que je ne fus pas éloigné encore. J’avais vu soit ma soeur, soit mon frère, soit mon père qui est venu me voir, qui m’ont appris la noce de Mademoiselle Décolard, jamais ils n’avaient vu une fête semblable dans la commune. Je regrettais un peu d’être parti un an trop tôt, mais d’un autre côté je me fichais de leur festin.

     

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    File:Blason ville fr Niort (Deux-Sèvres).svg

    Niort (Deux-Sèvres), La Gare, Carte postale vers 1900

    Collection Baussay, Niort

     

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    Le 29 septembre 1853, je fus voir Monsieur Michel comme c’était convenu, nous nous arrangeâmes à raison de huit francs par mois mais à condition que je resterai neuf mois chez lui et qu’il m’apprendrait tout ce qui serait nécessaire pour faire un bon jardinier. Le lendemain il m’envoie à la pépinière avec les autres, moi qui n’avais jamais vu de pépinière je me trouve en peine, comment j’allais m’y prendre ?... Mais un des garçons me mit à l’ouvrage. Michel vient voir comment allait l’ouvrage, moi qui ratissait avec une pioche il ne manqua pas de me donner une leçon « Comment dit-il, maladroit, vous vous servez d’un instrument semblable pour ratisser, je vois que vous ne ferez jamais un jardinier !... Monsieur, on m’a donné cet outil là pour m’en servir, je ne pouvais pas en prendre d’autre… Et bien il fallait demander une bêche, on vous l’aurai donnée !... ». Moi je me tu sur le moment et je continuais ma besogne. Le jour suivant je fis à peu près la même ouvrage. Le jour d’après il me mit en serre avec le fleuriste, çà m’allait mieux que la pépinière, il me mit à tuteurer des plantes. Monsieur Michel vient me voir, il dit au premier garçon « Vous ferez rempoter ce garçon là, il si prends très bien à tuteurer … ». Je m’y prends bien parce que le goût était chez moi, mais ce n’est pas le principe car on ne m’avait jamais montré. 

    Je passe deux jours à la même ouvrage et puis il me mit à la pépinière piocher avec les journaliers. Comme à l’habitude je voulais les suivre, je ne pouvais pas, je maronnais et me disais « Je sors du purgatoire pour rentre dans l’enfer… ». Si je n’avais eu que la fatigue de l’ouvrage, mais c’était d’être maltraité du maître et des ouvriers. 

    Un mois après que je fus chez Monsieur Michel, je pensais d’aller voir mes parents qu’il y avait quatre mois que je n’avais pas vus. C’était le jour de Toussaint que je pars pour Epannes, je pris les vingt cinq francs que j’avais mis de côté pour donner à mon père, pour lui faire voir que je n’avais pas tout mangé. Je fus très bien reçu surtout quand je leur donnai l’argent. Je fus rendre visite à la maison de Monsieur Décolard pour voir mes anciens amis, je fus accueilli de tous. Un de mes intimes fut chercher une bouteille de vin bouché que je lui avais donné à mon départ en souvenir de mes passe-droits. Je fus fêté. « Tiens dit mon camarade, trinquons encore une fois avant de nous séparer plus loin… ». 

    Monsieur Décolard arrive à la cuisine, comme j’étais à table il jette un regard sur moi, moi je me lève et je le salue « Salut Monsieur Jean dit-il… ». Et puis il se retire. Moi je continue de me restaurer avec les autres, je les salue, ensuite je passe chez mes parents et puis je me dirige vers Niort. 

    Je ne trouve pas Monsieur Michel plus raisonnable qu’à l’habitude. A mon arrivée il me mit à terrasser dans un jardin neuf. Un matin je me lève plus tard qu’à l’habitude et par malheur je m’arrête pour lacer mes souliers en face de sa maison. Il se montre et me demande si je n’avais pas eu le temps de faire ce travail là plus tôt. Il me traita de lâche, de fainéant etc.… Je me suis dit « Je me vengerai à mon tour !… ». Mais il y avait un des garçons qui m’avait emprunté ma malle pour faire un petit voyage et il n’était pas arrivé, ce qui me retarda pour partir. Un jour il vient un jardinier pour chercher des arbres, je l’entends qui disait qu’il lui fallait un ouvrier, moi je me dis « Voilà mon affaire !... ». Mais ne sachant pas comment faire pour avoir son adresse çà me contrariait un peu. Je me pris de manière que je l’eu bientôt. Je demande au premier garçon qui était venu pour chercher des arbres, il m’a donné une commission à faire et je ne sais comment il s’appelle ni d’où il est ?... A ces mots, il me donne un peu de paroles, tout ce qu’il me fallait. 

    Je lui écris une lettre qu’il est inutile d’écrire ici, je me contenterai d’écrire seulement la réponse que voici :

     

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    Monsieur,

    Je suis très fâché de ne pouvoir pas vous occuper. J’ai pris un ouvrier il y a deux jours, sans cela je vous prendrai avec plaisir. Mais au mois de février, il m’en faudra un et je penserai à vous. Ainsi çà sera.

    Au revoir.

    Bourguezaux, jardinier

     

    Cette réponse ne me donna pas beaucoup de joie, moi qui voulais partir de suite. Mais à quoi me sert d’avoir de l’ouvrage à l’avance, il ne faut pas avoir peur, l’idée du travail est chez moi, les ouvriers qui font leur « Tour de France » partent à la grâce de l’être suprême et moi je ferai de même. Allons, il faut partir d’autant plus que je ne pourrai pas rester huit mois avec ce diable là. Je n’apprends rien, je travaille beaucoup, tout çà ne me va guère. 

    Je fis une lettre que j’envoie au garçon qui avait ma malle en lui marquant de l’envoyer de suite, mais il me fit aucune réponse. Cà me fâchait beaucoup car il avait à moi quelques morceaux d’effets, cependant j’avais la sienne pour caution. Huit jours s’écoulent. Dans toutes ces distractions Monsieur Michel m’envoie buter des artichauts avec les autres mais je ne pouvais pas suivre, je marronnais, les autres me criaient sur le dos. « C’est bien je leur dis, demain vous ne serez pas à la mesure de me faire des reproches... Comment est ce que vous partirez me dirent-ils tous ?... Oui je partirai, vous pouvez en être sûrs !... Croyez-vous que je veux passer mon temps sans rien apprendre en recevant que des reproches de toutes parts ?... Il y en eut un qui me dit, je gage un franc que vous ne partirez pas sans avoir averti Monsieur Michel… Je gage avec vous que je partirai demain et puis plus tard est-ce que je dois avoir des soumissions envers un patron… non, je ne connais pas cela ! … ». 

    La journée faite, je me rends à la maison. On dîne… Après le dîner Monsieur Michel me donna bien des commissions à faire, je le laisse parler et puis mon tour arrive, je m’explique ainsi « Monsieur, je désirerai vous parler en particulier, j’ai quelque chose à vous communiquer… ». Il me dit d’un air brutal « Que voulez-vous !... Monsieur, voilà plusieurs fois que vous me donnez des indices de partir, je me vois tous les jours en mauvais traitement, il faut en finir. Je veux partir demain, j’ai une place qui m’attend plus loin… Comment dit-il, vous voulez partir avec de l’ouvrage, dans un temps critique, dans le plus mauvais de l’hiver ?... Vous partirez qu’au mois de mars… Non ce n’est pas au mois de mars que je veux partir, c’est demain sans retard. Et bien demain partez, on fera votre compte, vous n’irez pas faire mes commissions j’en enverrai un autre… Cà ne fait rien, je veux bien les faire même chose, je suis encore à votre service… ». 

    Je fus faire ma tournée et puis je me rentre dans ma chambre pour faire ma malle dès le soir pour partir plus de bonne heure le lendemain. Je me sers de la malle de l’autre pour faire mon paquet, je lui pris aussi une serpette et une petite pierre à aiguiser. Il fallait me monter pour paraître un peu jardinier. J’y ajoute aussi un tricot. Enfin je lui pris les valeurs de ce qu’il avait à moi car je n’avais pas l’espoir de le revoir de sitôt. 

    Le lendemain, après avoir réglé avec mon patron, je fus porter ma malle chez un messager qui faisait le trajet de Niort à Fontenay, et puis je fus faire mes emplettes pour partir. J’achète une gourde pour mettre autour de moi avec un ruban et puis chargé d’un baluchon me voila parti à la grâce de Dieu sans savoir où je trouverai de l’ouvrage. Le vent sifflait, il tombait des grêlons qui étaient glacés. Je n’avais pas seulement de papiers mais je n’avais pas peur quand je passais près de la police, je levais la tête comme un compagnon. 

    Je trouve tout beau dans mon voyage, j’admirais cette belle plaine entre Niort et Fontenay (*), pays plat, des points de vue à perdre la vue. D’un autre côté, j’entendais le vent siffler au loin dans le bocage...

     

     

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    (*) Fontenay le Comte (Vendée)

     

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    Mais en arrivant à Fontenay, je n’ai pas pu profiter du coup d’œil de la ville car il faisait nuit. 

    Je me suis occupé de chercher un gîte pour passer la nuit, je marchais sans savoir où j’allais quand tout à coup j’apercevais une petite lanterne à la porte d’une maison. 

    Je m’approche, je vois une dame qui était à la porte, qui regardait mouvoir le public.  Je lui parle ainsi « Dites donc Madame c’est t’y ici une auberge ?... Oui Monsieur… Auriez-vous place pour loger ce soir ?... Oui Monsieur, donnez-vous la peine d’entrer… ».

    Je rentre, je me suis approché du feu car je n’avais pas trop chaud. On me demanda si je voulais souper ou dîner « Mais oui Madame, et puis mon lit après, c’est ce qu’il me faut… ».  Je me suis mis à table, je prends un bon dîner et puis je fus me coucher dans un bon lit mais je ne fus prêt à dormir, je pensais au lendemain, comment je ferai si je ne trouvai pas d’ouvrage, où j’irai, enfin mille chimères venaient troubler mon repos.

    Le lendemain je me lève à bonne heure, je pris la goutte, l’hôtesse me demanda quelle profession j’étais « Madame, je suis jardinier, pourriez-vous me renseigner où se trouvent les patrons car je ne connais rien ici... ». Elle me donne l’adresse de tous.  Je pars ensuite pour voir si je trouverai de l’ouvrage, je fus chez presque tous sans pouvoir embaucher, ils me disaient tous que c’était trop tôt, que les travaux n’étaient pas encore ouverts, si je voulais attendre au mois de janvier je ne manquerai pas d’ouvrage.  Ils m’enseignent un petit endroit appelé Sainte-Hermine (*) où je trouverai sans doute de l’ouvrage, je résolus d’aller y voir.

    Je retourne à mon hôtel pour prendre quelque nourriture et puis je prends mon baluchon, ma gourde, ma canne et me voilà parti pour Sainte-Hermine qui se trouve à cinq lieues de Fontenay sur la route de Napoléon Vendée appelée autrefois Bourbon Vendée. Je ne trouve rien de remarquable dans ce petit voyage, je marche comme un compagnon qui a espoir de trouver de l’ouvrage. J’arrive enfin à Sainte-Hermine, je m’occupe de suite à chercher de l’ouvrage mais personne ne voulu m’embaucher. Je voulus me mettre en route pour retourner à Fontenay mais il se faisait tard.

    Je résolus de coucher, je vais m’adresser à une grosse auberge mais ne me voyant pas trop riche, ils me refusent le gîte en m’enseignant un petit cabaret où on logeait les malheureux.  Je fus m’y adresser. On m’ouvre la porte en disant « Entrez Monsieur, on vous logera…  ».  Je dépose mon baluchon et puis je pris un siège, je m’assois auprès de deux malheureux comme moi. Nous commençâmes une conversation de chacune de ces misères qui nous tiennent. Une partie de la soirée j’étais heureux parmi mes frères, plus que je l’aurais été parmi tous ces négociants au premier hôtel.

     

    « Vous, jeunes gens qui voyagez, ne méprisez jamais les pauvres.  Les pauvres sont nos frères, c’est chez eux que vous trouverez du secours plutôt que chez ces riches avares qui voudraient voir le malheureux vivre comme le chien du fermier qui, pendant que son maître dîne, ramasse les miettes qui tombent malgré sa volonté dessous la table, et qu’après ce léger déjeuner il est exposé à toutes les rigueurs de son maître… ».

     

    Le lendemain, le maître de l’auberge et moi nous vidons une bouteille ensemble et puis je me suis mis en route pour Fontenay. En chemin faisant, je rencontre un paysan, je lui demande si j’étais loin de Sainte-Hermine… Il me dit que j’en étais qu’à deux lieues, il m’indiqua où il fallait passer.  Je me mets en route pour aller voir le patron de qui j’avais reçu une lettre étant chez Monsieur Michel.

     

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    Fichier:Blason ville fr Sainte-Hermine (Vendée).svg

    (*) Sainte-Hermine (Vendée), à 15 Km au Nord-ouest de Fontenay le Comte

    Le Pont sur la Smagne - Carte postale vers 1900

      

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    J’arrive dans un petit village, je demande à des femmes qui étaient à une fontaine à puiser de l’eau si elles ne connaissaient pas un nommé Bourguezeaux jardinier.  « Monsieur dirent-elles, voilà sa maison que vous voyez devant vous… ». Je fus tout droit à la maison, je le trouve qui plante des boutures avec son ouvrier. « Bonjour Monsieur, je passe dans ce pays ci et je viens vous demander de l’ouvrage, je suis l’ouvrier de qui vous avez reçu une lettre de Niort… Mon ami dit-il, je suis fâché mais pour le moment je ne puis pas, mes travaux ne sont pas encore ouverts, mais venez à la maison nous allons prendre quelque chose ensemble… ». Le brave homme m’emmène chez lui, il me fit tous les honneurs possibles, sa femme disait « Je vois à la figure de ce jeune homme quelque chose qui me convient, je le préfère à ton vieux soiffeur… Mais Madame je lui dis, il ne faut pas mépriser les vieux rouleurs, c’est chez eux que l’on trouve des principes. Puisque nous ne devons pas toujours rester jeune, il ne faut pas mépriser les vieilleries …Mais si vous pouvez me donner de l’ouvrage sans lui faire tort, j’accepterai de tout cœur… Ils répondent non, que ça les fâchait beaucoup mais qu’ils ne pouvaient pas… ». Je les remercie de l’honneur dont ils m’avaient fait et je reprends ma route. J’arrive à mon auberge, il  faisait nuit. On me demanda si j’avais trouvé de l’ouvrage mais ma réponse fut non et je fus ensuite chercher le repos dont j’avais besoin.

    Le lendemain, je pars pour la Châtaigneraie, petite ville qui fut jadis le siège des guerres de Vendée, la route me parut longue car à peine trouve t’on une maison toutes les deux lieues, de tous côtés ce sont des forêts, du genêt. J’arrive à la Châtaigneraie, il n’y avait qu’un patron qui pouvait occuper des ouvriers ; je fus chez lui mais je ne trouve que sa femme qui me dit que son mari n’était pas là, qu’elle ne pouvait rien me promettre, je lui demande s’il serait longtemps absent, elle me dit « je ne peux pas vous dire, il est parti à Angers pour chercher des marchandises et je ne sais quand il viendra… Et bien Madame quand votre mari ira à Fontenay, s’il veut bien se donner la peine de venir à mon adresse, je loge chez Reinetos près le marché…».

    Comme il fallait retourner à Fontenay je ne fis pas un long séjour dans la ville, je repris ma route. Je marchais réfléchissant de ce que j’allai devenir, la bourse diminue, les vivres sont chers, je n’ai pas de papiers pour aller plus loin, comment faire dans une pareille occasion ? ... Allons je me dis… Du courage… Je ferai venir mes papiers et je partirai plus loin si l’argent manque, je m’en tirerai…Le long de la route, comme je faisais ces réflexions, je sentis que j’avais faim car je n’avais rien pris depuis le jour précédant. Je rentre dans une auberge qui se trouve sur la route, je pris un léger déjeuner et puis je repris ma route. En arrivant à Fontenay, je fus voir un patron jardinier en lui demandant de nouveau du travail mais il me dit que je vous ai déjà dit que je n’avais d’ouvrage dans ce moment à vous donner, allez dit-il à deux lieues d’ici à un petit village, vous trouverez un jardinier qui pourrait bien occuper.  Je lui demande la route, par où il fallait passer, il m’indique à peu près et je chemine vers l’endroit par des chemins peu … Et au milieu de la nuit.  J’arrive à l’endroit, il n’y avait que deux maisons, je ne pouvais pas me tromper, une était celle du jardinier l’autre une auberge. Je frappe alors à la porte du jardinier, on vient m’ouvrir « Monsieur, vous n’auriez pas de l’ouvrage pour un garçon jardinier je lui dis… non pas pour le moment, j’ai mes ouvriers voulus pour le moment… » Il me fit des questions sur l’état, moi je répondais le mieux possible. Mais tout cela ne faisait pas mon affaire, il me fallait souper comme on dit à la mode de mon pays. Je croyais qu’il m’aurait convié à dîner avec lui mais non ce n’était pas là son idée. Je coupe la conversation et je fus dîner à l’auberge et coucher aussi.

    Le lendemain je retourne à Fontenay, je fis marché avec ma maîtresse d’hôtel pour quinze jours en attendant l’ouvrage à venir. Me voilà rentier je faisais que me promener tous les jours. Il y avait un ouvrier sellier qui logeait avec moi, il s’était trouvé quelques jours auparavant dans la même position que moi, mais dans le moment il avait du travail. Moi, ma malle était arrivée, j’avais deux litres d’eau de vie que j’avais toujours conservés, tous les matins nous prenions la goutte ensemble. Le dimanche nous faisions une sortie ensemble, moi je voyais que l’argent allait me manquer, il fallut que je me décide de partir de Fontenay, j’avais encore deux francs et je devais dix francs à mon hôtel.

     

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    Je fis une lettre quej’envoyais à mes parents pour qu’ils m’envoient mes papiers. 

    Je voulais partir pour Nantes, je me disais « On a jamais vu personne mourir de faim en voyageant la France ».

    Un matin que j’étais encore dans mon lit j’entends un facteur qui dit « Madame, avez-vous un nommé Gerbier ?... ». Moi qui entendais, je réponds « Oui c’est moi qui suis Gerbier !... ».  Je lus la lettre que voici qui venait de ma sœur :

     

    Epannes le 18 décembre 1853

    Mon très cher frère,

    Je réponds à ta lettre qui m’a fait beaucoup de plaisir d’apprendre que tu es en bonne santé.  Mais tu nous marques qu’il faut envoyer un passeport. Il faudrait trop de temps pour les démarches, il faudrait que tu te rendes de suite. Notre frère viendra pour les fêtes nous voir, aussi viens nous déciderons çà ensemble. Comme le temps est si critique cher frère, je serai fâchée que tu sois plus malheureux que moi.

    Je finis ma lettre en t’embrassant de tout cœur.

    Je suis pour la vie ta sœur.

     

    Delphine Gerbier

     

    Si tu veux laisser tes effets à Niort, nous irons les chercher.

     

    En voilà une drôle de lettre, il me faut me rendre de suite, comment faire dans un pareil cas ?  Mes parents on peur que je me perde « Non je ne me perdrai pas… »  Mais cependant je suis obligé d’aller chercher des papiers puisqu’ils ne veulent pas m’en envoyer.

    Allons, je me décide, mais ce n’était pas tout, j’avais pour dix francs de dépenses et je n’avais que deux francs pour payer le tout. Il faut se décider, je descends de ma chambre avec ma lettre à la main « Madame dis-je à l’hôtesse, il faut que je parte pour mon pays pour des affaires, aussi je n’ais pas d’argent pour vous payer mais je vais vous laisser ma malle et puis dans quelques temps d’ici je passerai dans le pays pour aller à Nantes, je vous solderai. Oui, toutes ces promesses là sont bien belles mais il faut voir si la malle peut répondre pour dix francs… ». Elle monte, elle visite la malle, elle la trouve bonne pour dix francs. Ils prennent mon nom et le nom de mon endroit, moi je monte dans la chambre d’où était ma malle, je fais un baluchon des meilleurs de mes effets et je remplis ma gourde du peu d’eau de vie qui me restait encore et puis je leur donne mon bonjour.

    Avant de partir de la Vendée je vais vous donner un détail sur les principales mœurs de ses habitants. C’est dans ces pays que se firent les grandes guerres d’opinion ou plutôt de fanatisme. L’an 1793 et 1796, la Vendée préférait avoir la tête tranchée que de violer leurs croyances. Ils marchent comme des guerriers, la croix c’était leur drapeau. Ils sont très religieux, humains. Dans les campagnes, ils sont amateurs de la chasse, les hommes portent la blouse très longue, le chapeau large; les femmes portent le jupon court, la coiffure à deux cornes. Ils mangent du pain de seigle, très peu de froment. Les hommes sont lâches, timides. Les principaux produits de ce pays ce sont les bœufs, vaches, moutons. lls plantent beaucoup de choux pour l’engrais des bœufs. On récolte aussi des marrons, pommes, poires, prunes, glands qui servent pour l’engrais des cochons qui fait un des principaux commerces du pays. 

     

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    Scapulaire royaliste

     

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    Napoléon Vendée en est la capitale, cette ville a changé deux fois de nom, son premier c’était La Roche sur Yon, elle pris ensuite le nom de Bourbon Vendée et fut nommée par Louis Napoléon du nom qu’elle porte aujourd’hui, il lui donna le nom de Napoléon Vendée, il fit enlever Louis XVIII qui était sur la place de ce nom et il fit placer le souvenir de son oncle monté sur un cheval, le tout en bronze. Fontenay le Conte, jolie petite ville, bâtie sur un coteau, son commerce consiste en chanvre, il y a l’école de dressage de chevaux de remonte.  Il y a dans la cathédrale Saint-Pierre une horloge que ce sont les douze apôtres qui sonnent l’heure par le moyen d’un marteau qu’ils tiennent à la main.  Il y a le 24 juin une foire qui dure huit jours.  Il se tient tous les samedis des marchés de cochons…  Je ne vais pas m’étendre plus loin sur les descriptions de ce pays car çà me demanderait trop de temps, je me suis seulement borné à marquer ici les plus intéressantes.

    Revenons à mon départ pour Epannes…  Le 24 décembre 1853 je me suis mis en route pour Epannes, la brise sifflait, le temps était glacial, je me suis mis en marche à six heures du matin, j’ai marché jusqu’à cinq heures du soir sans rien prendre le long de la route.  En moitié route je rencontre un ouvrier boulanger, voilà telle fut sa demande « D’où venez-vous le pays ?...  Je viens de Fontenay…  L’ouvrage marche t’elle dans ce pays ?...  Elle ne marche pas pour moi car voilà quinze jours que je suis sans travail et je retourne chez moi pour prendre un défilé par ailleurs…  Qu’elle profession faites-vous ?... Je suis horticulteur, et vous mon pays ?... Moi je suis boulanger…  Et bien, d’où venez-vous ?... Je viens de Saintes, j’ai passé à Cognac, Saint Jean d’Angélis (**) et Niort sans trouver d’ouvrage… Fait-il bon dans ces pays là ?... Oui, c’est de très bons pays, l’ouvrage va bien…  Mais pourquoi êtes-vous parti dans une si mauvaise saison ?... C’est que je me suis fâché avec mon patron, il m’a donné mon compte, moi je l’ai pris… Et bien mon pays je suis fâché que nous ne puissions pas poursuivre quelque chose ensemble, mais buvons un coup à ma gourde, c’est de l’eau de vie, elle vous donnera des jambes pour gagner Fontenay… ».  Il boit un coup et puis je lui dis au revoir.  Moi je continue ma route, je pris le chemin le plus court et comme j’arrive un peu à bonne heure, je lâche le pas pour n’arriver qu’à la nuit à seule fin que personne de l’endroit ne me voit arriver car on aurait dit que mon « Tour de France » était court.

    A la nuit j’arrive enfin chez mes parents, je fus reçu à bras ouverts, ma sœur surtout qui m’embrasse avec tendresse et mon père n’en faisait pas moins. La joie fut dans la maison ce soir là, tous étaient contents de me voir passer l’hiver auprès d’eux.  Mais moi qui ne voyais le pays qu’avec regret, ce n’était pas là mon idée.  Je passe deux jours, le troisième je me mis en route pour Surgères pour aller voir un jardinier qui était de Fontenay, ses parents m’avaient donné commission d’aller le voir, je voulais m’acquitter de ma promesse mais je pensais encore plus à mes intérêts car je savais qu’il y avait beaucoup de jardiniers dans cette petite ville là. J’avais espoir de trouver de l’ouvrage.

    J’arrive à Surgères, je demande après ces nommés Bonaux mais personne ne les connaissait. Je passe auprès d’un gendarme qui me regarde sous le nez en me disant « Etes-vous étranger ?... Non je ne suis pas étranger, je viens ici pour voir un nommé Bonaux jardinier, pourriez-vous m’indiquer où il demeure ?...  Non mais voilà devant vous Bonnin qui est jardinier, aussi c’est peut être lui que vous demandez… Non ce n’est pas lui, mais je vais aller chez ce Bonin, il va peut être m’indiquer où il demeure, comme confrères ils doivent se connaître… » Je rentre chez Bonnin, je m’explique ainsi « Dites donc Monsieur, vous ne connaissez pas un nommé Bonaux qui est jardinier ici ?... Non, il n’y a pas de Bonaux jardinier ici, mais avez-vous quelque chose de sérieux à lui dire ?... Non, seulement je viensde son pays et l’on m’a chargé de commission je voudrai m’enacquitter… De quel pays venez-vous ?... De la Vendée… Travaillez-vous dans ce pays là ?... Oui, mais l’ouvrage ne va pas bien dans ce moment ci, je suis de retour chez mon père… 

      

    > MÉMOIRES / LIVRET I - CHAPITRE III

    Fichier:Blason ville fr Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime).svg

    (**)  Saint Jean d’Angély, à l’époque en Charente Inférieure aujourd’hui Charente Maritime. 

     Vue générale prise de l'Hôtel de Ville, Carte postale vers 1900

     

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    Mais ce Bonaux que vous demandez, faites-moi donc l’explication comment on vous a dit qu’il y avait ici un Bonaux jardinier… C’est que étant à Fontenay le Conte, j’ai fais connaissance de personnes qui le connaissait particulièrement et comme je disais que je demeurais à cinq lieues de Surgères… Ah !... Surgères… J’ai un camarade qui doit y être établi… Comment l’appelez-vous ?... Bonaux dit-il, si vous retournez par-là et que vous puissiez le voir dite-lui bien des amitiés de ma part et Monsieur voilà le sujet de ma demande.  Le Bonaux dont vous parlez il a travaillé chez moi il y a deux ans, mais maintenant il est établi à Saint Jean d’Angélis, si vous voulez le voir c’est à huit lieues (*) d’ici… Moi, ma foi non, je ne vais pas faire huit lieues pour le plaisir d’aller à sa recherche, s’il s’était trouvé ici j’avais avantage de lui parler car s’il avait eu de l’ouvrage j’aurai demandé à rentrer chez lui… Vous voudriez donc travailler ici ?... Oui Monsieur, vous ne connaissez pas des jardiniers qui pourraient avoir besoin d’ouvriers ?... Si, j’en connais bien un… Voudriez-vous avoir l’obligeance de m’enseigner où il demeure ?... C’est moi qui ai besoin… Et bien je préférerai vous servir qu’à tout autre puisque le hasard m’a conduit chez vous… Savez-vous travailler un peu ?... Oui Monsieur, je ne suis pas célèbre mais je suis ouvrier… Combien voulez-vous gagner ? ...  Vous pouvez faire le prix vous-même… Et bien je vous donnerai douze francs par mois…  Cà n’est pas beaucoup mais vous me montrerez la taille des arbres que je ne connais pas très bien… Et bien oui, quand viendrez-vous ?... Le premier janvier… Je compte sur vous ! ... »  Il me paya à dîner et puis je repris ma route pour Epannes.

    Le temps s’est couvert de nuages, la neige tombe par flocons, j’arrive chez mon père couvert de neige transi par le froid. Mes parents plaignirent mon sort moi je ne me plains pas.  Après m’être un peu rassuré, je leur raconte le sujet de mon voyage et voici comment : « Je n’ai pas trouvé la personne que je cherchais, il n’est plus à Surgères il demeure à Saint Jean d’Angélis, mais le hasard m’a conduit chez un jardinier avec lequel je me suis embauché…  Comment ?... dit ma sœur, tu veux déjà te séparer de nous, voila que trois jours que nous sommes ensemble il faut déjà se séparer… C’est vrai qu’il n’y a pas longtemps que nous sommes ensemble mais l’hiver est long et comme n’ayant rien à faire ici il est bien plus prudent de me procurer de l’ouvrage par ailleurs…Toute la famille compatit. Le premier janvier sans retard il faut que je parte, je l’ai promis… ».

    Je passe les quatre jours que j’avais à passer avant de partir, je fuyais mes camarades autant que possible, je ne voulais pas que l’on s’aperçoive de mon séjour chez moi. Je me donne bien de garder d’aller voir Monsieur Décolard. Enfin le jour de départ arrive, mon père se propose de me faire la conduite avec sa voiture mais la nuit du 31 décembre au 1er janvier la route se couvre de verglas, il était impossible d’y risquer un cheval sans qu’il soit ferré à la glace… Mais bientôt le soleil vient apparaître, la glace fut bientôt disparue et remplacée par un bourbier qui rendait la route impraticable ; je ne voulu pas que mon père vienne me faire la conduite, mais le bon père ne voulut pas me laisser aller seul...

     

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    Surgères  (Charente-Maritime), Le Marché, Photo : http://www.ville-surgeres.fr

     

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  • Commentaires

    1
    cdemulder
    Jeudi 31 Mars 2011 à 09:06

    Alain vous avez bien de la chance d'avoir pu récupérer ces cahiers.

    C'est avec grand intérêt que j'ai lu les 3 premiers chapitres de la vie de Jean Baptiste Gerbier "Le Jardinier" et j'ai hâte de lire la suite. Comme il a bien fait de tenir ce journal.Vie simple, mais aventureuse pour l'époque, digne d'un roman "Terre de France".

    Merci Alain de nous faire partager ce témoignage, Jean Baptiste reprends vie et on arrive à l'imaginer dans son quotidien . Les illustrations qui viennent agrémenter le texte apportent un plus. Bravo.

    Claudie

    2
    ajmlaplace Profil de ajmlaplace
    Jeudi 31 Mars 2011 à 10:14

    Merci à vous Claudie, pour ces mots qui m'encouragent à faire revivre cet aïeul auquel je me suis attaché jusqu'à aller marcher dans ses pas, au château d'Epannes, en juillet 2008. J'ai pu y rencontrer les propriétaires actuels Mr et Mme Pierre de Cugnac qui m'ont autorisé à visiter le château et son magnifique parc , et nous ont reçus, mon épouse et moi, avec une grande gentillesse. Ce fut un moment vécu avec émotion...

    Cela me donne l'idée de mettre en ligne les photos que j'ai prises à cette occasion.

    Bien cordialement.

    Alain

    3
    françoise frétier
    Mardi 6 Décembre 2011 à 08:45

    bonjour  cher cousin


    nous sommes en effet cousin par la famille boulain je suis une descendante Miroux


    cette écriture est remarquable, passionnante nous sommes véritablement transplantés dans cette époque


    merci de nous avoir donné accés à cette"saga"familiale


    cordialement

    4
    ajmlaplace Profil de ajmlaplace
    Mardi 6 Décembre 2011 à 12:32

    Bonjour Françoise,

    Merci pour votre appréciation.

    Seriez-vous d'accord à me communiquer votre ascendance, afin que je puisse la rapprocher de mes données ?

    Bien cordialement.

    Alain

    5
    françoise frétier
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 08:45

    bonjour alain


    merci de votre réponse


    c'est bien volontiers que je vous donne notre lien généalogique


    je descends de charles miroux ,frére d' augustine miroux celle ci étant mariée à un monsieur boulain


    je ne connais pas grand chose à la généalogie lmais j'ai eu des parents "anne et joseph gallard" qui ont beaucoup travaillé dans les années 199o et dont la plupart des généalogies concernant les Miroux proviennent de leur travail


    plusieurs généalogistes le signalent sur leur site (monsieur calmejade notamment)


    car mes ancétres comme les vôtres étaient sur les routes de France ,venant d'auvergne et se sont mariés avec des bretonnes!et sans doute sont ils aussi allés fonder des familles Miroux en belgique mais à l'heure actuelle il a été impossible de le prouver


    la suéde aussi mais cela a ete plus facile à prouver car cela à donner des artistes: "louis masrelier"enautres


    je lis avec grand plaisir votre saga que je trouve extraordinaire


    je connais bien les lieux car j'ai habité 12ans sur l'ile d'oléron actuellement j'habite prés de la rochelle mais je connais bien surgéres ,saint jean d'angély ,rochefort ainsi que les deux sévres  et je retrouve dans les descriptions des lieux bien des impressions que moi même j'ai ressenti


    doma ge que ce document ne soit pas éditée


    je crois que par internet il ya des possibilités pour pas trop chéres


    je lis tous les jours plusieurs châpitres et je suis passionnée ayant  parfois même du mal à croire que c'est vrai.


    j'ai moi même de tes trés belles  letres datées de la  fin du 19 eme siécle qui me procure lA ¨même impression tant cela parait  d'aujourd'hui..


    bien cordialement


    françoise

    6
    françoise frétier
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 09:10

    excusez moi hier j'ai fait une erreur de génération car je suis une bien piétre généalogiste venant juste de commencer à regarder toutes les archives en ma possession


    j'enai donné beaucoup aux archives de quimper aux décès des mes parents en 2005


    je vous conseil le site de 'enalmejac"qui provient du travail de mes parents car en fait augustine miroux était la soeur d'eugéne descendant de jeanne catherine gilbert


    je descends de blanche miroux ma grand mére


    cordialement


    françoise

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    7
    ragni michele
    Dimanche 20 Octobre 2013 à 22:51

    Etonnant en lisant les commentaires, je constate que vous communiquiez avec une de mes cousines Françoise FRETIER (par les MIROUX)  finalement le monde est petit, et j'ai eu une grande émotion, pourtant mon arbre je le connais et je n'avais pas fait le lien.

     

    Alain je pense que Françoise t'a fait parvenir sa généalogie sinon je te donnerai les liens;

     

    Superbe ton travail sur les GERBIER je n'aurai jamais le courage d'écrire comme tu le fais ces sagas passionnantes, la migration de nos ancetres, et tous ces parcours de vie

     

    Affectueusement

    Michèle

     

    Alain

     



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