• > MÉMOIRES / LIVRET II / CHAPITRE VII (SUITE)

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    Epannes (Deux-Sèvres) - L'Eglise, Carte postale vers 1900


    Il y avait à peu près trois semaines que j’étais arrivé à Epannes, je fus à la messe vêtu de ce que j’avais de mieux. Pendant toute la durée de l’office, il y avait une personne qui jetait des regards pesants sur moi qui semblaient me reprocher l’habit que j’avais endossé. Cette personne, c’était Décolard… j’oubliai le mot Monsieur… car tout homme qui foule son semblable à ses pieds n’est pas digne de porter le nom ou mot de Monsieur. Ce n’est pas la fortune qui élève un homme, c’est l’humanité et l’honnêteté. Car pour moi je dis « Tout homme fier est un sot. Celui qui a de l’esprit n’est pas fier, j’admets la grandeur mais non la fierté… ». Il m’est arrivé de saluer mes supérieurs et ceux-ci me regardaient à peine. Ils ne voulaient pas se donner la peine de porter la main à leur coiffure, ils sortaient abaissés de rendre un salut à un ouvrier. Et bien moi, tout individu qui ne me rend pas le salut, je me donne bien garde de perdre mon temps à le saluer une seconde fois, car mon temps est plus cher que le sien.

    Décolard était du nombre de ceux-là.

    Un jour que mon père était chez lui, il lui fit le reproche suivant : « Jardinier, votre fils fait beaucoup son farceur, il porte des habits qui ne sont pas d’usage. Dans votre place, je ne lui permettrai pas de les porter… Monsieur, ce sont des habits qu’il a rapporté avec lui et maintenant qu’ils les a, il faut bien qu’il les use, et puis j’aime mieux le voir ici arriver bien habillé, que de l’avoir vu arriver comme un mange-tout » . A ces paroles, Décolard ne dit mot.

    Le soir, mon père me raconta l’affaire. J’étais dans une colère que si j’avais tenu Décolard, je crois que je lui aurai fait payer ses bêtes paroles. J’aurai voulu de tout mon coeur qu’il m’en aurait dit autant et là, je lui aurai fait voir que mon corps est aussi noble que le sien.

    Les vendanges m’avaient donné aussi beaucoup de distraction, j’allais grappiller(*) après les vendanges. Dans l’espace de quinze jours, j’ai grappillé pour ma part pour cinquante francs, et cela dans le but d’avancer mes parents qui se trouvaient arrièrés.

     
    (*) Grappiller : Cueillir ce qui peut rester de raisins dans une vigne après qu'elle a été vendangée.

     
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    Je pensais, seul dans la vigne, marchant d’un sillon à l’autre : faut’il me voir aujourd’hui courir le champ, moi qui me suis mis à des travaux minutieux ? Manger à la table des bourgeois et la nuit reposer sous l’édredon dans des chambres où le parquet aurait servi de glace ? Tout cela n’est plus aujourd’hui, me voila un petit grappilleur.

    Il me venait des idées de camper là le panier et de partir, mais trois choses me retenaient : l’une c’était mon sort, l’autre c’est que je travaillais pour le soutien de mes parents, et l’autre c’était ma soeur qui me comblait chaque jour de caresses. Tout cela m’obligeait à supporter mon sort.

    Un jour que nous fûmes tous les trois, ma soeur mon père et moi, grappiller à cinq lieues de là, dans un endroit où le peuple est très vindicatif, nous avions notre voiture et nous nous sommes dispersés d’un côté de l’autre. Moi, j’entends un tumulte au lointain, je dirige mon regard du côté, je vois plus de quinze personnes se dirigeant vers nous armés de fourches et de bâtons. Je me dis mais que courent ces gens, peut-être un chien. Les voila arrivés à la voiture, mon père s’y trouve, j’entends une dispute, je m’avance, j’arrive à eux. Voila leur langage en patoi du pays : « Comment, vous venez écrasac nos vignes, vou vedré les fléchac vous autres, commencez de vous en allac ou bé allons écrasac vou razin !... Comment ?... Vous venez avec des fourches et des bâtons. Je ne me serais jamais douté que quinze personnes armées de la sorte venaient courir des gens qui ne font aucun mal, nous ne sommes pas des lions pour que vous veniez armés de la sorte ?... Si nous étions venus un seul, on aurait pu se battre et commencez de vous en allac et tout content qu’on soué y écrasons tout ce que vous avez !... Mes amis, pas tant de colère, je vous défends de toucher à rien de ce qui nous appartient, sans quoi nous verrons à la justice ou à la force… ».

    Nous mîmes le cheval à la voiture et nous nous dirigeâmes du côté d’Epannes. Ainsi voyez si cette aventure n’est pas digne de la barbarie des gens de l’Aunis.

    Le grappillage étant fini, l’hiver arrive, les travaux de mon père pouvaient se passer de moi. Le pays me paraissait d’autant plus insupportable que jamais la nature n’offrait plus rien qui puisse me retenir dans cette campagne.

    Un jour, Monsieur Bonnin venait de Niort, il passa chez moi pour me demander si j’avais reçu des nouvelles de Prosper et quand il viendrait. Il me parlait aussi parce que je lui avais promis que j’avais un camarade qui devait passser me voir et que je lui enverrais. Je réponds que je ne comptais plus sur lui car je lui avais écrit et que je n’avais pas de nouvelles. Monsieur Bonnin parut un peu fâché de cela car l’ouvrage l’obligeait à prendre un ouvrier. Moi qui voulais partir d’Epannes, je me propose d’aller à son sevice. Très volontiers dit-il, venez le plus tôt possible, vous serez le bienvenu. Je laisse passer quelques jours sans instruire mes parents de mon départ, mais un jour je me décide de partir. J’avertis donc mes parents. Ceux-ci me demandent pourquoi je ne voulais pas passer l’hiver avec eux et pourquoi je voulais partir. Rien de plus simple je leur dis, l’hiver est un gouffre qui consomme dans un mois ce que l’on a pu gagner dans neuf autres . Je vais partir, c’est dans votre intérêt. Si je reste ici, il faut que je dépense et je ne gagne rien. Aussi je pars à Surgères, c’est tout près d’ici et là je gagnerai pour paraître dans le monde.

    Le jour arrive, je fais donc mon baluchon. Il se trouve chez moi par hasard un ouvrier rouleur qui prend en passant un verre de vin. Je lui demande de quel côté il allait, à La Rochelle dit-il. Et bien mon pays, nous allons faire route ensemble jusqu’à Mauzé (*). Très volontiers me dit-il. En disant cela je me charge de mon baluchon et puis je vais dire aurevoir à mes parents. Lorsque je fus au cou de mon père pour lui donner un baiser, je sentis ses joues froides. « Oh !... comme vous êtes froid mon père je lui dis, êtes-vous malade ?... Non, mais c’est ton départ qui me contrarie… Comment ?... Pour aller à cinq lieues cela vous fait peine ?... Allons donc, nous sommes voisins… ».

     
    (*) Mauzé sur le Mignon

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    Je pars donc le 12 décembre 1855. Mon compagnon et moi nous marchons comme de vrais rouleurs. Arrivés à Mauzé, nous buvons un verre de vin ensemble, et puis nous nous séparons. Moi je pris la route de Rochefort et lui celle de La Rochelle. J’arrive à Surgères, je fus accueilli comme un enfant qui revient dans sa famille.


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    Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) - Rue Principale, Carte postale vers 1900

     

    Le lendemain, nous nous sommes mis en besogne. Le dimanche, je ne manque pas de trouver mes anciens amis et surtout les conscrits de ma classe. Nous nous réunissions aucafé impérial presque tous les soirs. Moi j’avais le soin de manger tout ce que je gagnais, mais je n’y tenais pas car je me voyais soldat. Un soir que nous étions en goguette, nous étions au nombre de vingt, nous chantions à tout renverser. Onze heures arrive, le café ferme, nous partons en ville, toujours chantant. Nous fûmes chez plusieurs d’entre eux boire le vin blanc et nous sortons de là en continuant notre bacchanale. Il était trois heures du matin, J’étais presque arrivé chez mon patron d’où je devais rentrer. Nous entendons un pas de bottes qui se dirige vers nous ; c’était le commissaire en grande tenue. Il arrive à nous : « Qui êtes-vous messieurs dit-il ?... Nous sommes tous des conscrits… Et bien, je vous dresse procès verbal comme troublant le repos public !... ». A ces mots presque tous disparurent et moi je rentre chez mon patron.

    Le lendemain je croyais voir venir les gendarmes me chercher. Mais non, il n’en fût rien et autant plus qu’auraient-ils fait de nous ?... Nous mettre en prison ?... Nous aurions redoublé le vacarme.

    Presque trois semaines s’étaient écoulées sans que je m’en aperçoive trop. Je reçois une lettre de chez moi. Cette lettre renfermait de me rendre le 24 janvier 1855 pour tirer au sort. Le 23 janvier 1855je pars donc pour Epannes. J’arrive, mes parents étaient contents de me voir, mais leur joie fut bientôt tournée en chagrin, ils me parlaient de la journée du lendemain. Moi je les rassure en disant que le gouvernement ne pouvait se flatter de m’avoir pour soldat, je ne suis pas fait pour aller me tuer pour des hommes qui font du jeu de leurs semblables. Tout cela ne laisse pas moins de l’ennui chez mes parents qui pensaient à mon sort plus que moi qui n’y pensais jamais. Je regardais cela comme un jeu.

     
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    Enfin le lendemain je fus tirer au sort, mon père ne manque pas de venir pour voir ma chance. Pauvre père, comme s’il a fait quelque chose à mon destin… Nous voila rentrés en chambre (*), je voyais tous ces grands matadors qui semblaient intimider les autres, mais moi cela ne me faisait pas peur.

    Le maire d’Epannes Décolard avait fait couper la moustache de mes camarades, mais moi non, ce n’est pas lui qui pouvait me faire abattre ma barbe. Je voyais tous ces jeunes gens qui s’avançaient, les yeux inclinés parterre. Moi mon tour arrive, je m’avance, le préfet me demande : « Quel vice déclarez-vous ?... Infirmité aux pieds et tintements d’oreilles… C’est bien dit-il, vous ferez-vous remplacer ?... Non monsieur… Tirez votre sort !... ». Je tire… Je lui remets… Il crie « 73 !... » C’est bien je dis et puis je me retire. Je sors dehors d’où mon père m’attendais avec impatience. « Quel numéro ?... me dit-il… 73… ». Un peu de couleur revient sur son visage. Il part rapporter la nouvelle à ma soeur et à ma belle-mère…

    Pour moi, je reste avec mes camarades. Nous fûmes prendre quelque chose ensemble. Quand ils furent un peu « échauffés », il fallut se mettre à chanter, mais la moitié d’entre eux étaient morts sur pieds, ils pensaient à leur sort. Moi je les rassurais en disant : « Et bien, si nous sommes soldats, nous ferons des célèbres. Qu’est ce que c’est d’être soldat ?... C’est un verre de tisane amère à boire… Il faut l’avaler !… ». Nous fûmes ensuite dîner ensemble dans un hôtel. Une partie de la nuit fut passée ainsi.

    Moi, le lendemain je retourne à Surgères d’où j’appris mon sort à Monsieur Bonin qui fut ravi que mon sort n’était pas tout à fait mauvais. Je revois mes collègues, nous nous disposons à passer un carnaval ensemble. Le dimanche auparavant, je le passais dans une gaîté sans pareil.

    Le lundi j’étais à mon ouvrage. Sur les midis, je me dispose à fumer une pipe quand le beau-père de Monsieur Bonin vient me dire qu’un homme était à la maison qui me demandait, qu’il fallait aller de suite. Je pique là ma bêche, je cours à la maison, je rentre, je reconnais le nommé Hervé, tisserand de son état. Son air me frappa d’abord, je voyais sur la figure d’Hervé un air triste. Je lui tends la main en disant : « Qu’est ce qu’il y a pour ton service ?... Il y a qu’il faut que tu viennes à Epannes de suite, ton père est dangereusement malade… ». Je voyais à sa manière de s’expliquer que le mal était fait. Je lui dis : « Mais ne me cache rien… Dis tout ce qui en est… Et bien, ton père est mort de ce matin à trois heures après une souffrance extrême, il m’avait défendu de te le dire… ». 

    A ces mots je pars en disant deux fois « Nom de Dieu, quelle perte… ». Je fus dans le jardin, je fais deux tours, pas une larme ne coule de mes yeux. Je rentre, je prends mes souliers et je pars; le commissionnaire veut me suivre, mais je l’ai bien vite laissé derrière. En passant à Mauzé, des jeunes gens faisaient carnaval, ils chantaient les chansons de Framboisier. Je m’arrête pour entendre quelques couplets. Je serais resté plus longtemps si je ne pensais pas à ma soeur et ma mère qui devaient être dans les larmes, au désespoir. Je m’achemine pour les consoler. J’arrive à Epannes, je vois la maison fermée. Quel triste spectacle, je reste ému à la porte… Mon père sur la tombe de la mort… Une mère fondant en larmes… Une soeur de dix sept ans jeune et fraîche, jolie, qui était à peine reconnaissable ; qui vient tomber dans mes bras en disant : « Cher frère, que nous avons du malheur, Dieu vient de nous enlever ce que nous avions de plus cher ». 

    Oui, je l’avoue, ce n’est pas la mort de mon père qui m’a fait verser des larmes, c’était l’avenir de ces deux femmes sans fortune. Moi seul savais ce que mon intérieur souffrait. Je me disais : « Si le sort ne m’appelle pas, je serai obligé de rester ici pour le bien être de ma mère et de ma soeur. Quel revers pour moi, moi qui voulais faire un voyageur célèbre, et moi seul pour servir de soutien à ces deux créatures. J’ai un frère, il est marié, en famille, ce n’est pas lui qui peut venir à Epannes ».

     
    (*) chambre commune, mairie

     
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    sort, mon pè

    Je me retire au coin du feu, sur les minuits je m’endormais. Je fus me coucher. Je me réveille en sursaut, je m’habille, je descends en bas, je trouve ma soeur morte de sommeil, je lui ordonne d’aller se coucher mais elle ne voulut pas, elle disait qu’elle ne voulait abandonner ce cher père qu’à la tombe. Le jour arrive, ma soeur n’avait rien pris depuis le jour précédent, je voulus lui faire prendre quelque chose, mais elle ne voulut pas. « Comment, je lui dis, tu veux donc te rendre malade?... A quoi ça sert tout cela ?… Si notre père est mort, cela ne le fera pas revenir… Et bien si je suis malade, tant mieux, je suivrai mon père au tombeau… ».

    Quand je la vois dans une position semblable, je me disais « Pauvre fille, tu ignores ce que tu es… Adorons nos amis sur la terre, et la mort délaissons-la… Portons tout le secours possible pendant la maladie et à la mort ils n’ont besoin d’autre chose que la sépulture… Mais non, tu penses que tes prières jointes à tes pleurs traceront un autre chemin à ton père que celui d’être mangé par les vers qui en feront un jour de toi de même… Penses bien que nul être n’est revenu… Un homme c’est une plante annuelle qui laisse des semences après sa mort pour se reproduire et devient invisible à jamais reparaître… ».

    Voila que l’on porte le corps de notre père à enterrer. Mon frère était présent, ainsi que mon oncle de Niort. Tous pleuraient amèrement, moi je ne pouvais pas pleurer, j’avais mon nouveau devoir à la tête. Je poussais des profonds soupirs très répétés. On va à l’église, le prêtre dégueula quelques mots latins et il voulut prêcher sur l’immortalité de l’homme, moi j’aurai voulu que le diable l’aurait emporté. Je voyais ma pauvre soeur qui ne tenait plus debout. J’aurai voulu lui opposer d’aller à l’enterrement, mais ce ne fut pas en mon pouvoir de lui opposer.

    Nous fûmes donc au cimetière où l’on déposa le corps de notre père. Ciel, quel triste coup d’oeil lorsque le corps fut descendu dans la fosse, ma soeur prenait un élan pour y sauter, elle fut heureusement retenue par des voisines qui l’emmènent, elle était presque morte.

     

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    Acte de décès de Charles GERBIER - Source : Archives Départementales des Deux-Sèvres

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    Acte de décès de Charles GERBIER - Source : Etat-civil d'Epannes (mention marginale)

     

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    Moi et mon frère et mon oncle (*), Monsieur Décolard nous fît appeler chez lui, moi je croyais que c’était pour nous faire un don. La première chose ce fut de s’affliger avec nous de la mort du défunt, puis il nous demanda quel parti nous allions prendre. Moi je lui réponds : « Monsieur, nous ne pouvons rien décider ici, le sort peut m’appeler. Il nous faut donc rester ensemble jusqu’à ce jour. Du reste Monsieur, je me conseille à vous… Pour moi, je te conseille beaucoup de rester ici, car je te ferai avoir de l’ouvrage et pour ton sort, je m’occuperai de toi… Bien Monsieur, je resterai à Epannes ».

    Ces paroles furent prononcées contre mon vouloir, mais comme on n’attrape pas de mouche avec du vinaigre, il fallait lui plaire plutôt que de lui faire voir que j’étais dépendant de personne. Que ni lui ni autre ne pouvait retenir mes idées ou plutôt détourner mon vouloir dans ce qui me regardait.

    Nous retournons donc à la maison, je trouve ma soeur un peu rassurée, elle préparait des bandes de soie noire pour mettre autour de mon chapeau. Moi je me mis cela sur la tête puisque c’est l’habitude. Mon frère qui demeurait à sept lieues de là s’en fut de son côté et moi je restais seul comme père de famille. Jugez mon inquiétude, je me voyais presque obligé de passer ma vie dans ce pays pour l’intérêt de ma soeur et ma belle-mère.

    C’était le moment de tailler les vignes. Comme mon père nous avait laissé quelques morceaux de terre, il me fallait les cultiver. Je travaillais donc avec courage, c’était pour l’intérêt de ma soeur car pour moi j’aurai donné tout ce qui m’appartenait avec franchise du pays. Je fus demandé par Monsieur Décolard et par le curé Devallon et plusieurs autres bourgeois pour la taille de leurs arbres fruitiers. L’ouvrage ne manquait pas, je faisais même des plantations. La première que j’ai faite, ce fut sur la tombe de mon père ; quatre cyprès servant le souvenir d’un père. Aussi j’allais les arroser pour faciliter leur reprise.

    Tout cela ne me rendait pas très content car je voyais ma soeur continuer son chagrin, elle me faisait des reproches sur ma manière d’être gai, elle qui ne faisait que pleurer. Nous arrivons donc au 10 mars 1855, jour que je passais le conseil de révision. Mon frère et son épouse vinrent pour savoir mon sort. Comme il y avait que très peu de temps que mon père était mort, depuis ce jour là, j’avais fuit les divertissements de mes camarades, plutôt pour l’estime publique que toutes autres choses ; d’autant plus j’en étais pas fâché car leurs manières et la mienne ne pouvaient s’accorder. Moi c’était la morale et eux des balourdes de campagne dont ils n’avaient nul bon sens. Je fus donc avec mon frère au chef-lieu. Arrivés à Rohan-Rohan, tel était le nom du canton, tous ces jeunes gens n’en pouvaient plus, ils tombaient presque de faiblesse. Moi je n’avais aucunement privé mon nécessaire pour paraître plus infectieux. Au contraire, j’avais pris avec mon frère un café pour mieux soutenir aux orémus de ces cadets là.

    Vous savez que j’avais le numéro 73, au bord de la septième dizaine. On appelle ma sélection, je rentre, je tire mon chapeau, ma blouse et mes souliers et puis je m’approche d’un gendarme qui se trouvait là : « Combien faut-il d’hommes pour finir le contingent ?...Quatre dit-il…». A ces paroles, je m’assois et dans deux temps le contingent fut complet et moi on n’a pas voulu me prendre. Tous les jeunes gens qui étaient nus furent habillés avant moi, ça fait que je reste seul avec le gendarme.

    Je pris le temps de bourrer une pipe avant de sortir. Mon frère qui m’attendait avec impatience s’avance sur moi et me demande si j’étais pris et pourquoi je ne me pressais pas de sortir. Je lui réponds que j’étais libre et que je n’avais plus besoin de me presser. Après cela mon frère me laisse avec mes collègues et part porter la nouvelle à la maison. Jugez de leur joie… Moi je passe la journée avec mes collègues, je fis tout ce qu’il peut se faire pour égailler le coeur des jeunes gens qui étaient pris pour le service, excepté le chant que ma position ne permettait pas.

     
    (*) Louis GELIN, jardinier à Niort

     
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    Le soir, je rentre chez moi où je trouve ma soeur plus gaie qu’elle ne l’avait été depuis la mort de notre père. Elle ne me dit rien pour m’attrister ce soir là, mais le lendemain elle me fit sentir que je n’aurai pas du rester faire bombance avec mes camarades, que j’aurai du plutôt me rendre, que ce n’était pas là ma place après avoir perdu un père si cher.

    Je compris bien que son naturel pour ses parents était digne des reproches qu’elle me faisait, aussi je fis le sourd sur cela.

    Je m’occupais donc à tenir la place de mon père, mais le jour que mes camarades furent rejoindre, je ne manque pas d’aller leur faire la conduite jusqu’à Niort, plutôt pour me désennuyer de la campagne que pour autre chose, car ils croyaient faire une fameuse gloire d’aller rejoindre, ils se voyaient partis pour jamais revenir. 

    Je retourne à mes travaux, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.

    J’avais chez moi une famille d’ouvriers qui travaillaient pour le terrassement du chemin de fer. Je fraternisais avec eux, car c’étaient des voyageurs. J’avais perdu totalement les camarades du pays car ils me prenaient pour un arsouille aux termes du pays. Ils disaient « Il est toujours avec ces terrassiers, il deviendra comme eux, vagabond… » Est-ce que je n’aimais pas mieux camarader avec des gens qui savaient vivre, plutôt que des avares qui privaient leur nécessité pour accumuler davantage ?... Non ce genre de vie ne peut exister chez moi… Je veux que l’ouvrier travaille, et à ses heures de repos qu’il prenne un certain délassement. Car dites-moi, qu’elle vie de travailler à corps perdu toute la semaine et le dimanche ne pas pouvoir prendre un café avec un ami ?... Non, pensez à ce que vous êtes, vous croirez à ces paraboles « L’homme n’a pas été jeté sur la terre pour la cultiver, il doit seulement cultiver que pour sa subsistance et non pas pour ceux qui restent après lui. Les oiseaux élèvent leur famille et ne se donnent pas la peine d’accumuler. Et vous autres, genre humain, si vos enfants n’attendaient pas votre bien ils se donneraient la peine de se faire une position, ils se diraient : mes parents ne m’ont rien laissé, il faut que je travaille pour vivre. Si la mère du merle lui portait toujours à manger, il ne s’occuperait pas d’en chercher… ».

    Je ne fus pas toujours avec des ouvriers honnêtes car mon trop de confiance m’a fait perdre. Deux de ces sujets là m’ont emporté le prix de mon labeur. J’aurais pu les faire arrêter, mais j’ai préféré qu’ils aillent se faire pendre plus loin…

    J’allais de temps à autre à Niort pour ce qui regardait mon commerce. Un jour, après mes affaires faites, je me promenais. En passant par-dessous un petit passage, je fus tout à coup surpris de voir la figure de Rochelais qui sortait d’une boutique. Le pauvre garçon me regardait sans pouvoir parler tant il se trouvait surpris. Nous nous sommes donné une poignée de main « D’où viens-tu ?... Comment se fait-il que tu sois ici ?... Ah mon ami, je vais te raconter comment je me trouve dans ce pays-là. Tu sais que j’ai passé à Saint Jean d’Angély, je ne croyais pas y travailler, mais le hasard m’a fait trouver un bon patron. C’est ce qui m’obligea d’y rester. Il y avait peut-être deux mois que j’étais dans cette ville que j’ai fait la connaissance de la fille d’un jardinier qui devint mon amante. Elle m’aimait beaucoup, mais ses parents me regardaient un peu de côté, c’est pourquoi je m’éloignais pour revenir un jour. Elle me promit de répondre à mes lettres, Aussi voilà mon ami, maintenant je m’approche de Paris… Tout cela !… Et bien mais tu me fais là un drôle de voyageur, une simple fillette t’arrête et te fait mourir. Nous devons avoir la force de repousser tout ce qui est à l’encontre de notre première idée. D’après la lettre que tu m’as envoyée à Angoulême, je te croyais à Paris, mais je vois bien que tu n’es pas fait pour aller à Paris. Si tu ne m’avais pas délaissé, nous y serions maintenant tous les deux dans cette ville où tant de voyageurs m’ont fait des louanges de sa splendeur.

     
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    Ah mon ami que de peines sont venues m’attrister depuis notre séparation. Premièrement j’ai perdu mon père et depuis ce temps-là je suis captif dans une campagne où rien ne m’amuse et je me vois presque obligé de passer un quartier de ma vie pour l’intérêt d’une jeune soeur de dix sept ans dont je tiens à veiller sur sa jeunesse. Mon ami, fait-moi le plaisir de venir me voir, viens même dès aujourd’hui si tu le peux. J’ai une voiture, nous monterons dedans, tu trouveras le voyage pas long je t’assure … Non mon ami, aujourd’hui je ne peux pas car je travaille chez Monsieur Griziaux, il faut que demain j’y sois pour étêter des arbres comme tu sais. Monsieur Griziaux ne sait pas le faire et ce serait une maladresse de ma part que de manquer puisque je lui ais promis… »

    Nous fûmes à son garni et il me reçut très bien, enfin suivant la position d’un ouvrier. Il me montra les lettres de son amante en me demandant mes conseils. Sur cela, nous nous sommes séparés. Je lui promis de revenir le voir puisqu’il ne voulait pas venir chez moi.

    Nous étions à la fin de mars, j’avais encore des vignes à bêcher. Je voulais prendre des hommes de journée mais je n’en trouvais point. Un dimanche matin, je venais de mon jardin, je rencontre un jeune homme que j’avais connu à Surgères. Je l’arrête en lui demandant où il allait. Il me répond qu’il allait travailler sur la ligne du chemin de fer. « Venez chez moi je lui dis, nous prendrons quelque chose ensemble… Non merci, il faut que j’aille voir chez l’entrepreneur pour voir s’il embauche…Comment, vous ne voulez pas m’honorer de votre visite en passant, je serai curieux de savoir comment ça se fait que vous suivez la ligne du chemin de fer ?… Je veux bien aller vous rendre visite, mais avant de m’arrêter il faut que je sache s’il y a de l’ouvrage. Je vous promets d’aller ce soir coucher chez vous puisque vous êtes aubergiste ».

    Le soir il vient comme il l’avait dit. Nous prenons quelque chose ensemble et puis nous fûmes nous promener pour parler mieux à notre aise. Moi je lui tiens ce langage « Comment, votre frère qui est jardinier chez Madame Fuvon ne vous a t’il pas placé plutôt que de vous laisser aller parmi des hommes qui n’ont aucun jugement, qui se font une fête de faire des passe– droits ?… Oui mon garçon, si vous étiez mon frère, à tout prix vous vous retireriez de cette foule que la majeure partie est fourbe. Vous êtes comme une plante nouvelle qui va s’étioler parmi des autres plantes deux fois plus grandes qu’elle. Vous ce n’est pas la force du corps qui vous manque, c ‘est celle du sens qui est trop froid pour repousser toutes ces lames qui veulent vous couper. Je sais que vos parents sont éloignés de vous, ils ne savent pas votre position. Et bien moi je ne sais rien, mais si vous voulez je serai votre protecteur et un jour vous ne serez pas fâché de la rencontre d’aujourd’hui. J’ai de l’ouvrage, je vais vous prendre pour une semaine et ensuite je vous placerai à Niort chez un jardinier, et là vous ne gagnerez pas autant qu’à la terrasse mais vous apprendrez à travailler. Vous serez continuellement avec des gens de morale qui vous éviterons le libertinage plutôt que vous y pensez et plus tard vous pourrez faire un tour de France, travaillant de votre état en honnête ouvrier. Après cette petite course faite, vous vous verrez bientôt établi à votre compte. Vous serez parmi les grands gens, vous mangerez à leur table, votre instruction vous permettra de leur tenir conversation. Pensez à votre avenir et vous trouverez mes conseils très utiles pour votre position. A dix sept ans l’esprit de quelque homme n’est pas encore assez mûr pour se conduire lui-même et dans ce cas là, il faut des conseils… J’écoute bien votre conseil puisque vous me permettez de me placer. Je vais rester ici et après cela vous me placerez à Niort …».

    Je pris donc ce jeune homme pendant une semaine. Le dimanche suivant je fus avec lui à Niort. Je le plaçais chez un fleuriste et pépiniériste. Le prix n’était pas très fort mais pour un apprenti c’était bien assez. Je le laissais donc chez son maître et moi je retourne chez moi.

    Trois jours après, il repasse chez moi disant qu’il ne pouvait pas vivre avec ce prix là et qu’il voulait reprendre le terrassement. Il conta cela à ma soeur car moi je n’étais pas à la maison, du moment de bonheur pour lui car je lui avais lavé la tête, j’avais entrepris de le tirer du mauvais penchant dans lequel il se plongeait.

     
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    Il fallait à tout prix que j’en vienne à bout. Comme j'allais à Mauzé vendre mes légumes, je fis des recherches pour tâcher de le trouver. Je le trouve, aussi je lui fis une petite morale sur son départ de Niort, mais il me répond comme une tête déjà brûlée. « Et bien je lui dis, puisque vous vous ennuyez à Niort, j’ai autre chose à vous proposer… Il m’interrompit en disant : qu’est ce que c’est ?... Voulez-vous voyager ?... Oui !… Et bien je pars dans quelques temps, si vous voulez venir avec moi, je me charge de vous faire ouvrier… Je veux bien mais quand partirons-nous ?... Dans quel pays irons-nous ?... Nous irons à Tours en Touraine, mais pour le départ il ne sera qu’au mois d’août parce que ma position ne le permet pas plus tôt. Aussi d’ici ce temps là, gardez le secret de ce que vous venez d’entendre car c’est à vous que je le confie le premier quoique je l’avais prédit dès le mois de février…».
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    Armoiries

    Tours (Indre-et-Loire) - Vieilles maisons Place Plumereau, Carte postale vers 1900


    Parmi tout cela, je n’avais pas manqué d’aller voir mon ancien ami Rochelais qui me promettait des relations continuelles. Un jour je fus pour le voir et on me dit qu’il était parti. Je fus fâché de cela, j’étais en colère « Comment est-il parti sans me prévenir de rien, pas même me donner une adresse ?... Je ne lui pardonnerai pas…». L’hôtesse d’où il logeait me dit « Monsieur, voila son adresse qu’il m’a laissée pour lui faire passer des lettres qui me viendront pour lui ». Je pris l’adresse et je lui mis une lettre à la poste mais j’en reçois pas de réponse.

    Je n’avais donc qu’à préparer mon départ. J’en averti légèrement ma soeur. Celle-ci repousse mon idée, mais moi de jour en jour je renouvelle mon dessein. Ca fait que presque tout le monde de la commune en fut bientôt instruit et tous se mettaient en peine de la position de ma soeur et de ma belle-mère. Mais moi, pour effacer cette disgrâce, je me suis procuré un remplaçant. Ce fut mon frère. Je lui mis tout sous les yeux « Tu vois bien, je lui dis, c’est ta position non la mienne… Tu es marié, tu ne peux plus t’éloigner et en plus dans le pays de ta femme où tu es maintenant tu as des tyrans qui te regardent sous le nez journellement… Tiens, crois-moi, tourne leur le dos et viens ici, je t’abandonne tout… Je ne demande que la liberté et rien de plus ». Il était si bon qu’il consenti et cependant il prenait un forte charge que moi je donnais pour avoir la liberté.

    Le jeune homme qui devait venir avec moi vient à partir dans son pays, disant qu’il viendrait me rejoindre, mais je n’y croyais pas du tout. Seulement, j’étais content de l’avoir tiré du piège dans lequel il s’était plongé.

     
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    Je me hâte donc d’avancer les travaux de mes parents pour pouvoir partir librement et je fus rendre visite à la famille Bernard à Saint Sauveur de Nuaillié près de La Rochelle. J’avais pour compagne ma jeune soeur qui me reprochait continuellement mon départ, mais rien de tout cela ne pouvait détourner mon idée. Toute la famille Bernard se trouvait stupéfaite sur mon départ précipité, surtout la belle-soeur de mon frère qui était presque mon amante. Quand je lui appris que je partais, elle ne pouvait le croire, mais au moment où elle était émue, il passe un marchand de statues. Je fis un choix que je lui donnais en disant « Voila pour le souvenir de moi. Daignez ne pas refuser un baiser pour le coup d’adieu ou de revoir. Sachez que je pars dans huit jours et je ne sais quand je reviendrai ».

    De retour à Epannes je calcule le moyen de partir sans me soumettre au maire qui était Décolard, car je savais bien qu’il m’avait cherché des embûches, surtout après lui avoir promis de ne pas partir, car je lui avais promis la semaine même de mon départ d’aller pincer ses arbres. Mais cette promesse était vulgaire… Je fus donc dans la Gâtine, dans mon pays de naissance. Je fus chez mon oncle, régisseur de Monsieur du Bouchot de Grammes, je lui racontais le sujet de mon voyage. Celui-ci ne m’applaudit que froidement, mais moi qui sais embellir les choses, il fut bientôt de mon côté. Il vient avec moi chez le maire d’où j’obtins un nouveau livret et en plus mon acte de naissance. Nous fûmes de là à Parthenay pour faire viser l’acte au Procureur Impérial. Je fis dans ce pays là une visite à mes parents et cette visite me pris trois jours. Le quatrième jour je repris le chemin d’Epannes où m’attendait un calice amer à boire.

    Arrivé à Epannes je reste encore deux jours et puis le troisième je me prépare à partir. Je fis ma malle et un baluchon qui devait me suivre et la malle restait à la maison. Ma soeur me donna une petite gourde à laquelle elle tenait beaucoup, mais ce fut après plusieurs demandes qu’elle se décida de me la donner. Ce n’est pas à la gourde qu’elle tenait le plus, c’était l’idée de me voir sur la route, partir pour peut-être ne jamais revenir. Ma belle-mère me donna quinze francs pour me rendre à Tours, c’était beaucoup pour elle et peu pour moi car j’avais trente cinq lieues à faire avec cette petite somme.

    Il fallut donc donner le coup d’adieu. Je saute au cou de ma belle-mère et puis ensuite à celui de ma soeur. Je fis tout cela sans verser une seule larme… Jugez lecteur de ce triste spectacle. Une mère qui n’avait que moi comme soutient de sa vieillesse, me voir partir à jamais. Une jeune soeur de dix sept ans qui me chérissait à chaque instant, me voir le baluchon sur le dos prêt à partir à la grâce de la Providence. Tout autre que moi aurait reculé, mais moi je ne recule jamais dans une idée réfléchie.

    Je voyais tout fleurir devant mes pas, le jour était arrivé, il fallait marcher à tout prix. Celui qui aurait voulu me faire des observations ce jour là, je l’aurai maudit et méprisé et regardé comme un traître qui veut détourner le bonheur du sentier de la nature. Oui, ce jour là, j’aurai tout donné pour avoir la route libre dans toute sa longueur, je serai parti comme un voyageur courageux en chantant la gloire du « Tour de France ». Non, je ne crois pas que peu d’ouvriers d’état quelconque soit dévoué comme moi pour le voyage avec un état aussi minime. Mais le plus beau de tous les états, c’est celui d’horticulteur. Etudier la nature et voir tous ces végétaux cultivés par moi, c’est rapprocher dans plusieurs divisions à la race humaine…

      

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    Epannes (Deux-Sèvres) - L'Abreuvoir , Carte postale vers 1900 - Editions Bergevin, La Rochelle 

     

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  • Commentaires

    1
    bodu micheline
    Mardi 3 Mai 2011 à 16:42

    J'ai lu avec plaisir le passage où notre ancêtre parle de Decolard à qui il ne veut pas donner le titre de Monsieur. "Ce n'est pas la fortune quj élève un homme c'est l'humanité et l'honnêteté". J'ai l'impression d'entendre parler ma grand'mère Pauline, sa petite-fille. Elle m'a élevée pendant la guerre, mon père étant en captivité. 

    2
    ajmlaplace Profil de ajmlaplace
    Mardi 3 Mai 2011 à 18:53

    Bonjour Micheline,

    Je constate avec plaisir que nous avons en commun la passion de la famille, de nos ancêtres que nous n'avons pas connu  mais dont nous pouvons retrouver certains caractères dans nos propres personnalités. C'est ce que nous apporte nos recherches généalogiques et que l'on nomme aujourd'hui la "psychogénéalogie", théorie développée depuis les années 1970.

    Un grand merci pour ta participation.

    Bien amicalement.

    Alain

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